Bien préparer l’extension de sa maison

Bien préparer l’extension de sa maison

La famille s’agrandit, la maison aussi ! Au lieu de déménager, pourquoi ne pas envisager une extension de surface ? Au sol ou en hauteur, les conditions de réalisation sont strictes, mais le résultat toujours unique. Découvrez comment bien préparer l’extension de votre habitation.

La réalisation d’une extension sur un bâti existant est souvent plus complexe pour le maître d’œuvre que la construction d’une maison toute entière ! Plan local d’urbanisme (PLU), état du terrain, permis de construire, dépose de toiture, les obstacles sont nombreux, mais la solution est idéale pour ajouter quelques mètres carrés à un cocon familial qui devient trop étroit.

Se renseigner sur les conditions de construction de l’extension

Méfiez-vous : la route vers l’extension est jonchée d’obstacles administratifs ! La toute première étape de votre course s’arrête à la mairie de votre commune, où vous obtiendrez le coefficient d’occupation du sol (COS) de la zone où se trouve votre propriété, s’il existe.
Le Code de l’urbanisme indique que le COS « détermine la densité de construction admise » sur un terrain donné. Il est défini par le plan local d’urbanisme (PLU) de votre commune, et correspond au rapport entre la surface plancher maximale susceptible d’être construite, et la surface au sol. « A partir du COS, il est facile de calculer soi-même la surface maximum que l’on peut ajouter » explique Marie-Pierre Dubois Petroff, architecte et auteur de nombreux ouvrages sur les extensions et les rénovations*.

Exemple :

Le PLU d’une commune impose un COS de 0,3. Mon terrain mesure 1.000 m². Je peux construire une maison d’une surface plancher maximale de 300 m². Si ma maison existante présente une surface plancher de 250 m², l’extension ne pourra pas faire plus de 50 m². Si ma maison fait déjà 300m², je ne peux pas réaliser d’extension supplémentaire.

Contrevenants, attention : si vous ignorez ce COS et décidez tout de même de faire réaliser l’extension, vous risquez au mieux de subir une taxe de la mairie, au pire de devoir détruire toute la partie construite ! « La mairie a deux mois pour passer constater les travaux, après quoi aucune réclamation n’est possible »précise tout de même Marie-Pierre Dubois Petroff.

Le PLU, la bible de votre extension

Lors de votre passage à la mairie, vous consulterez également le PLU pour déterminer les conditions dans lesquelles l’extension peut être réalisée : hauteur maximale, distance avec les autres bâtiments, obligations en matière de performance environnementales, couleur des façades et toitures, etc. « La présence de bâtiments historiques à proximité peut vous empêcher de poser des fenêtres de toit en PVC, et rallonger le délai d’obtention du permis de construire »précise Marie-Pierre Dubois Petroff. Vérifiez également la présence de servitudes, ces zones que vous devrez obligatoirement laisser libres, pour laisser passer vos voisins par exemple.

Rénovation écologique et Isoler sa maison (Editions Ulmer), Agrandir sa maison et Maisons et extension bois (Editions Massin).

Depuis le 1er janvier 2012, les extensions de moins de 40 m² de constructions existantes ne nécessitent plus de permis de construire, mais une simple déclaration préalable de travaux. Le permis de construire reste obligatoire pour les chantiers d’une surface de 20 à 40 m² qui portent la surface totale de la construction à plus de 170 m², seuil au-delà duquel le recours à un architecte est obligatoire.

Exemple :

Ma maison présente une surface plancher de 160 m². Pour une extension de 45 m², qui ferait passer la surface de ma maison à 205 m², je dois déposer un permis de construire et faire appel à un architecte. Même chose pour une extension de 30 m².

Pour une extension de 19 m², une simple déclaration préalable de travaux est nécessaire. En revanche, la surface totale de ma maison dépassera les 170 m² après les travaux : je dois donc faire appel à un architecte. Pour une extension de 9 m², une déclaration préalable suffit, et j’ai l’autorisation de me passer d’architecte.

Ces conditions sont valables quel que soit le type d’extension, y compris l’aménagement

des combles ou celui d’un sous-sol. « Légalement, il s’agit également d’extensions, et vous avez l’obligation de les déclarer notamment pour des raisons fiscales » explique Marie-Pierre Dubois Petroff.

Des bons rapports entre voisins…

« Qui a bon voisin, a bon matin », dit un proverbe. Méfiez-vous de la réciproque ! S’il juge que votre projet lui nuit, votre voisin peut déposer un recours pendant les deux mois qui suivent l’affichage de votre déclaration de travaux. Marie-Pierre Dubois Petroff conseille de faire constater la date de cet affichage par un huissier, afin de contrer toute réclamation abusive… Quoi qu’il en soit, il est parfois préférable d’informer son voisin en amont du début de chantier, notamment si l’accès à sa maison risque d’être gêné.